Alimentation, Allergologie

« 25% des adultes se plaignent d’allergies alimentaires, en réalité à l’issue des tests, seuls 2% sont effectivement intolérants ». Si les idées reçues en matière de santé sont nombreuses, les allergies alimentaires sont dans le peloton de tête. Elles terrorisent les parents qui, à la moindre suspicion, suppriment, purement et simplement, l’aliment des menus. Erreur ! « Cette éviction totale n’est pas une bonne chose, car si un jour l’enfant consomme par inadvertance l’aliment, la réaction allergique (l’intolérance) sera amplifiée. Avant de l’exclure, il faut avoir la certitude qu’il est allergène et donc pratiquer un test chez un allergologue, cela peut se faire dès le premier mois de vie de l’enfant» affirme Fabienne Rancé, chef du service consultation et hospitalisation de pneumologie et d’allergologie pédiatrique du CHU de Toulouse. « Il faut distinguer les allergies de l’enfant et celles de l’adultes.  Chez l’enfant, elles guérissent avec l’âge. Chez l’adulte, c’est plus complexe surtout qu’il y a des allergies croisées. Il ne faut pas dramatiser, les chocs anaphylactiques sont très rares (5%) ».

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Alimentation, Allergologie

Interview du professeur Fabienne Rancé, pédiatre allergologue au CHU de Toulouse.

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Docteur Fabienne Rancé, quels sont les principaux aliments allergisants ?

« Le lait les œufs et l’arachide. Ce sont des constantes dans le monde entier. Après par nation, par continent, il y a des particularités liées à la consommation de tel ou tel plat. En France, les noisettes et les kiwis arrivent en tête. En Asie, c’est le poisson. En Polynésie française il n’y a pas d’études épidémiologiques donc il est difficile de connaître les allergènes. Si l’on se réfère au mode de vie des Polynésiens, je pense que ce sera les poissons et les crevettes.».

En Europe, il existe une réglementation stricte sur l’information aux consommateurs notamment sur les emballages des produits finis. Les fabricants doivent s’y soumettre et mentionner la présence de l’un des 12 allergènes les plus fréquents. En Polynésie française, cette réglementation ne s’applique pas, comment faire ?

« C’est difficile. Les produits importés viennent de divers continents tous n’ont pas les mêmes réglementations. Aux États-Unis par exemple la liste des allergènes en mentionne huit. En Asie, je ne crois pas que ce soit obligatoire, ici non plus».

C’est une difficulté supplémentaire pour les parents ?
« Oui s’ils donnent des plats transformés (cuisinés), lorsque l’on a des doutes et que son enfant est allergique au lait de vache, aux œufs ou à l’arachide, il vaut mieux cuisiner ! Il ne faut pas avoir peur d’alimenter son enfant. Il faut suivre ses allergies, faire des tests régulièrement pour vérifier sa tolérance»

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