Alimentation, Gastro-entérologie

Chaque année, 17 000 Français décèdent d’un cancer du colon, dans 90% des cas, grâce à sa prévention et à son dépistage, ce peut être évité. Lorsqu’il est détecté de petite taille les chances de guérison augmentent considérablement passant de 20 à 90 %. Pour inciter le grand public à se faire dépister, les 400 hépato gastro-entérologues français ouvriront leur cabinet pour des consultations gratuites le 24 mars prochain.
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Les médecins spécialistes rappellent qu’il « faut faire un test de dépistage tous les deux ans après 50 ans ou consulter un spécialiste s’il existe des symptômes intestinaux ou des facteurs de risques afin de faire une coloscopie pour ne pas passer au travers, car sans le savoir, vous êtes peut-être assis sur un cancer ». Afin de mieux connaître cette maladie, Parlonssante.com est allé à la rencontre d’un gastro-entérologue qui participe à cette journée de mobilisation nationale, le docteur Eric Vaillant.

INTERVIEW
Avec 42.000 cas découverts chaque année, le cancer colo-rectal est le deuxième cancer le plus meurtrier en France, tuant plus de 17.000 personnes par an. Qui est le plus touché dans la population ? Les hommes, les femmes et quelle tranche d’âge ?
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Docteur Eric Vaillant : « Les hommes sont plus touchés, mais le cancer colo-rectal est le 2e cancer de la femme après le sein. Le risque est notable à partir de 50 ans et augmente régulièrement avec l’âge, le risque est très important après 85 ans ».

Comment se déroule une consultation de dépistage ?
Docteur Eric Vaillant : « Il débute par un interrogatoire sur les antécédents personnels et familiaux, sur les symptômes et les prises médicamenteuses, et par une information sur les tests et la coloscopie (information écrite sur le risque) et au choix éclairé en fonction des recommandations actuelles et des convictions du médecins ».

Quels sont les signes évocateurs qui doivent inciter à consulter son médecin ?
Docteur Eric Vaillant : « Le cancer colo-rectal ne donne pas de symptômes pendant 2 à 3 ans (d’où l’importance d’un dépistage préalable aux symptômes, NDLR). Les symptômes sont mineures : douleur abdominales, troubles du transit intestinale, sang dans les selles, faux besoin, glaires. Les symptômes les plus graves surviennent à un stade trop avancé, et où on ne peut souvent plus rien faire : Il s’agit d’une altération de l’état général, d’un amaigrissement, d’une asthénie, d’anorexie, d’occlusion intestinale ».

La présence de sang dans les selles doit-elle être toujours prise très au sérieux ?
Il y a toujours une pathologie grave derrière ce type de symptômes ?

Docteur Eric Vaillant : « Non 10 % de cancer et c’est souvent des hémorroïdes qui saignent, mais tant qu’on a pas fait d’examen on ne peut pas le savoir. Il est donc recommandé de voir systématiquement un gastro-entérologue lorsque l’on constate du sang dans les selles ».
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Cancérologie / Oncologie, Gastro-entérologie

Chaque année, 17 000 Français décèdent d’un cancer du colon. Dans 90% des cas, grâce à sa prévention et à son dépistage, ce peut être évité, lorsqu’il est dépisté de petite taille ses chances de guérison augmentent considérablement passant de 20 à 90 %. Pour inciter le grand public à se faire dépister, les 400 hépato gastro-entérologues français ouvriront leur cabinet pour des consultations gratuites le 24 mars prochain.
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Les médecins spécialistes rappellent qu’il « faut faire un test de dépistage tous les deux ans après 50 ans ou consulter un spécialiste s’il existe des symptômes intestinaux ou des facteurs de risques afin de faire une coloscopie pour ne pas passer au travers, car sans le savoir, vous êtes peut-être assis sur un cancer ». Afin de mieux connaître cette maladie, Parlonssante.com est allé à la rencontre d’un gastro-entérologue qui participe à cette journée de mobilisation nationale, le docteur Eric Vaillant.

INTERVIEW
Avec 42.000 cas découverts chaque année, le cancer colo-rectal est le deuxième cancer le plus meurtrier en France, tuant plus de 17.000 personnes par an. Qui est le plus touché dans la population ? Les hommes, les femmes et quelle tranche d’âge ?
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Docteur Eric Vaillant : « Les hommes sont plus touchés, mais le cancer colo-rectal est le 2e cancer de la femme après le sein. Le risque est notable à partir de 50 ans et augmente régulièrement avec l’âge, le risque est très important après 85 ans ».

Comment se déroule une consultation de dépistage ?
Docteur Eric Vaillant : « Il débute par un interrogatoire sur les antécédents personnels et familiaux, sur les symptômes et les prises médicamenteuses, et par une information sur les tests et la coloscopie (information écrite sur le risque) et au choix éclairé en fonction des recommandations actuelles et des convictions du médecins ».

Quels sont les signes évocateurs qui doivent inciter à consulter son médecin ?
Docteur Eric Vaillant : « Le cancer colo-rectal ne donne pas de symptômes pendant 2 à 3 ans (d’où l’importance d’un dépistage préalable aux symptômes, NDLR). Les symptômes sont mineures : douleur abdominales, troubles du transit intestinale, sang dans les selles, faux besoin, glaires. Les symptômes les plus graves surviennent à un stade trop avancé, et où on ne peut souvent plus rien faire : Il s’agit d’une altération de l’état général, d’un amaigrissement, d’une asthénie, d’anorexie, d’occlusion intestinale ».

La présence de sang dans les selles doit-elle être toujours prise très au sérieux ?
Il y a toujours une pathologie grave derrière ce type de symptômes ?

Docteur Eric Vaillant : « Non 10 % de cancer et c’est souvent des hémorroïdes qui saignent, mais tant qu’on a pas fait d’examen on ne peut pas le savoir. Il est donc recommandé de voir systématiquement un gastro-entérologue lorsque l’on constate du sang dans les selles ».

Si un membre de sa famille, un parent a été concerné, faut-il se faire dépister ?

Docteur Eric Vaillant : « Oui par Coloscopie exclusivement car ceci aura un effet préventif (réduction du risque de 70 à 90 % à 5 ans et jusqu’à 10 ans). »

Quelle est la part d’hérédité en matière de cancer du côlon ?
Docteur Eric Vaillant : « 1/3 surviennent dans un contexte familial, 5 % dans le cadre de syndrome génétique de cancer du colon héréditaire (syndrome de Lynch) ».

Quel est le traitement ? Une chirurgie ? Quelles sont les chances de survie ? Est-ce un cancer agressif ?

Docteur Eric Vaillant : « S’il s’agit d’un cancer du colon isolé pris au stade précoce dit superficiel, le traitement lors de la coloscopie (polypectomie ou mucosectomie), la survie est proche de 100 %. Sinon il y a la chirurgie. Si il y a des ganglions positifs (stade 3) sur la pièce opératoire, il faudra au moins 6 mois de chimiothérapie dite adjuvante après la chirurgie. La survie du patient est de stade 1 : 90-95 % – stade 2 : 80 % – stade 3 : 70 %.

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Dans le cas d’un cancer du colon avec métastases (50 % des cas au stade ou on découvre ce cancer actuellement en France devant des symptômes) : il y aura de la chimiothérapie puis de la chirurgie du colon, puis à nouveau de la chimiothérapie, puis de la chirurgie du foie et/ou des poumons si les métastases sont résécables (retirables), il y aura encore un traitement par chimiothérapie soit environ 1 an de traitement pour un taux de survie de 20 %. Si les métastases ne sont pas résécables, il y aura de la chimiothérapie, mais la survie des patients est de 26 à 28 mois (un taux de survie de 0-2 %). En gros pas, pas d’espoir de survie s’il n’y a pas de chirurgie possible pour tout retirer….

La France est-elle plus ou moins concernée que ses voisins européens et au niveau mondial ?
Docteur Eric Vaillant : « C’est un cancer des pays les plus développés (135 00 cas/ aux USA) la France est dans la moyenne européenne en terme d’incidence (variation de 1 à 5 au sein de l’union Européenne) avec des taux très importants dans les pays d’Europe centrale et en Norvège, Danemark et pays bas pour les femmes. Taux faible dans les Balkans et en Grèce ».

Réclamés par les spécialistes et aussi par La Ligue contre le cancer, les nouveaux tests immunologiques de dépistage du cancer du côlon seront-ils bien disponibles dès le mois de mars comme annoncé en décembre par la ministre de la Santé ?
Docteur Eric Vailllant : « Non, à priori en avril mais on attend de voir (promesse de politicien), en attendant l’hemoccult n’est plus disponible … »

Comment fonctionne ce nouveau test immunologique ?
Docteur Eric Vaillant : « C’est le même principe sauf qu’il s’agit d’un anticorps monoclonal qui repères spécifiquement l’hémoglobine humaine (meilleure sensibilité et spécificité du test) avec un seul prélèvement de selles au lieu de 6 et avec moins de manipulation des selles. Il dépiste donc mieux le sang, mais ne pourra jamais dépister ce qui ne saigne pas sur l’échantillon de selles prélevé ».

Pourquoi sa mise sur le marché, a-t-elle été si longue, il est attendu depuis 2008 ? On aurait donc pu sauver plus de vies ?

Docteur Eric Vaillant
: « L’augmentation de la sensibilité va augmenter le nombre de coloscopies et entraîner un coût supplémentaire immédiat pour l’assurance maladie, ensuite la stratégie à mettre en œuvre, en France fait débat et chaque pays développé a une stratégie différente. Ce choix a été celui d’une réflexion qui toutefois a exclu les spécialistes puisque ce sont les pouvoirs publiques et l’assurance maladie qui décident. D’autre part, un appel d’offre est nécessaire pour le choix du test immunologique avec des risques de contestations juridiques.

En 2008, c’est le test hemoccult qui a été lancé. De nombreuses vies pourraient être sauvées et des cancers évités si on incitait à faire une coloscopie qui est la méthode la plus efficace en terme de dépistage mais surtout de prévention ou en tout cas si on informait clairement la population sur les performances des test (médiocres) et si on laissait chacun maître de choisir son dépistage ou sa prévention comme cela est fait depuis de nombreuses années aux USA (libre choix de la méthode) et en Allemagne (hemoccult ou coloscopie). Les personnes sont différentes et les objectifs personnels de chacun aussi il faut laisser, là aussi, de la liberté plutôt que de vouloir imposer une technique unique qui ne convient pas a tout le monde ».

Est-ce qu’une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes et limitée en terme de consommation de viandes rouges, de charcuterie est vraiment bénéfique pour prévenir ce type de cancer ?
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Docteur Eric Vaillant : « Oui tout à fait. A contrario, une alimentation faible en fibres et en légumes verts, riche en viandes rouges, pauvre en viandes blanches et en poissons, riche en alcool, riche en aliments frits accroît les risques. Sans oublier le tabac, l’obésité, la sédentarité qui sont également autant de facteurs de risques.

Que penser des techniques dites « douces » comme la consommation de cucurma cette épice qualifiée par certains de «puissant anti-cancéreux»?  Ou bien des vertus du thé noir ?
Docteur Eric Vaillant : « Il faut attendre des études sérieuses et multiples qui confirment ces données, mais comptez plutôt sur le dépistage et la prévention, c’est plus efficace !

Propos recueillis par Cl. Chunlaud

Vous cherchez un spécialiste près de chez ?
Les inscriptions se font au préalable auprès des 71 praticiens participants d’ILE DE FRANCE dont la liste est à consulter sur : http://www.prevention-cancer-du-colon.fr/liste_medecins.php

L’occasion pour le grand public de s’informer sur les tous nouveaux tests de dépistage, plus efficaces que les précédents, les facteurs de risques afin de mieux se prémunir. En parler, c’est déjà se soigner, et c’est prendre le chemin d’une action efficace et protectrice pour chacun d’entre nous.

Cancérologie / Oncologie, La recherche médicale

Afin d’améliorer la prise en charge du cancer colorectal opéré en région parisienne, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris-AP-HP a mis en place une collecte de données issues de près de 20 services de l’AP-HP et comprenant 150 paramètres différents sur 2000 patients. L’analyse s’est révélée complexe en raison du volume de données -300 000- à analyser et de leur hétérogénéité. L’expertise a été confiée à la société Quinten laquelle -grâce à son expérience dans l’analyse de données médicales- a extrait deux premières hypothèses qui pourraient donner lieu à des avancées majeures tant en matière de dépistage que de traitement chirurgical.

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