Nouméa, Nouvelle-Calédonie, vendredi 23 mars 2007 Plus de 80 agents de santé humaine et animale issus des pays océaniens et dorganisations internationales et régionales se réuniront la semaine prochaine au siège du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique à Nouméa à loccasion de la réunion du Groupe spécial de lutte contre les pandémies en Océanie. Celle-ci se tiendra du 26 au 28 mars 2007, quelques jours seulement après la Réunion des ministres océaniens de la Santé, qui ont reconnu limportance dune bonne préparation à une pandémie.
La grippe aviaire est avant tout une maladie touchant les volailles, et ce fait reste valable aujourdhui. Toutefois, il est possible que la souche de H5N1 qui circule dans le monde devienne transmissible dune personne à lautre, ce qui conduirait à une pandémie de grippe comparable à celle de 1918. Il est par conséquent essentiel que les États et Territoires insulaires du Pacifique développent leur capacité de réagir efficacement aux éventuelles flambées épidémiques de cette maladie chez les populations doiseaux.
« La pandémie de grippe de 1918 sest révélée catastrophique pour plusieurs États et Territoires insulaires du Pacifique, tuant environ 25 pour cent de la population au Samoa, 15 pour cent à Tahiti et 5 pour cent à Fidji et à Guam », a indiqué le Docteur Tom Kiedrzynski, épidémiologiste à la CPS. Une pandémie de grippe est une menace sérieuse à laquelle nous devons faire pièce. »
La création de ce Groupe spécial de lutte contre les pandémies en Océanie sinscrit dans le droit fil des efforts de la CPS visant à aider les États et Territoires insulaires du Pacifique à renforcer leur capacité de prévenir et de combattre efficacement la grippe aviaire ou pandémique, et ce dans le cadre du Projet régional océanien de préparation à une pandémie de grippe, lancé en 2006.
« Nous ne sommes pas non plus à labri de la grippe aviaire qui pourrait être introduite dans les États et Territoires insulaires du Pacifique par des oiseaux migrateurs ou des importations de volailles contaminés », a déclaré le Docteur Ken Cokanasiga, Conseiller en santé et en productions animales à la CPS. « Laviculture fait à présent partie intégrante des systèmes agricoles océaniens et la viande de volaille et les ufs sont des composantes essentielles du régime alimentaire des populations océaniennes. Malheureusement, la volaille est souvent élevée à proximité des habitations, ce qui fait de la grippe aviaire une menace tant pour la santé publique que la sécurité alimentaire ».
La réunion sera loccasion de débattre des questions qui doivent être traitées en priorité dans le cadre des plans nationaux de préparation à une pandémie grippale, et de définir les domaines pour lesquels les États et Territoires insulaires du Pacifique ont besoin dun appui stratégique immédiat.
Dans la pratique, une assistance peut être fournie aux pays au titre du Projet régional océanien de préparation à une pandémie de grippe dans les domaines suivants : élaboration et mise à lessai des plans de préparation, lutte contre linfection, endiguement rapide, capacité des laboratoires, questions juridiques, stratégies nationales de communication au sujet des risques, et constitution de stocks de médicaments et de matériels essentiels.
Le Projet régional océanien de préparation à une pandémie de grippe séchelonne sur quatre ans et est doté dun budget de 10,5 millions de dollars australiens engagé par les Agences australienne et néo-zélandaise pour le développement international. Le suivi et la mise en uvre de ce projet qui concerne à la fois le secteur de la santé animale et celui de la santé humaine et englobe les 22 États et Territoires insulaires du Pacifique – sont assurés par la CPS en concertation avec lOrganisation mondiale de la Santé (OMS), lOrganisation mondiale de la santé animale (OIE) et lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO).