Maladie brutale avec céphalées et douleurs aiguës, la grippe tropicale, l’autre nom de la dengue, est liée à un virus véhiculé par un moustique. À ce jour, il n’existe ni traitement, ni vaccin, la seule façon de s’en prémunir est d’éviter d’être en contact avec l’insecte. Crème répulsive sur la peau, moustiquaires et vêtements également imprégnés de répulsifs sont les seules armes à la disposition des hommes pour lutter contre la dengue. Dans sa forme hémorragique (1 % des cas), la dengue peut être mortelle. Désormais, cette maladie infectieuse est un sujet majeur de préoccupation pour la santé publique internationale. Des campagnes de désinsectisation systématique des vols à destination de la métropole, des aéroports internationaux dans les Dom-Tom sont menées. Ce virus sévit dans les régions tropicales et subtropicales, avec une préférence pour les zones urbaines. Contrairement au moustique du paludisme qui agit en soirée, celui qui est porteur de la dengue pique toute la journée. Alors, si vous devez partir prochainement pour une région tropicale, n’oubliez pas de sortir l’artillerie lourde anti-moustiques !
«Des douleurs atroces, des crampes, des nausées et des maux de tête terribles». Jean-Claude a la quarantaine svelte. Professeur de karaté à Basse-Terre, il est Guadeloupéen de souche. L’an dernier, il a eu la dengue. «Une histoire de fou ! La dengue, tout le monde en parle en Guadeloupe, mais je pensais que c’était juste un truc de touristes ! ». La grippe tropicale, affection fébrile et algique, sévit sur un mode endémo-épidémique dans les Caraïbes et sur le continent latino-américain, en Océanie, dans les îles du Pacifique Sud et de l’Océan Indien, en Asie du Sud et du Sud-est, et, à un moindre degré, dans les pays de l’Afrique intertropicale. Soixante à cent millions de personnes sont infectées par le virus chaque année dans le monde.
La dengue est généralement bénigne et sans séquelles. Toutefois, dans sa forme hémorragique (1 % des cas), elle est responsable de plus de 20 000 morts par an ! Jusqu’alors cantonnée aux zones intertropicales, la dengue profite du réchauffement de la planète pour élargir son champ d’action. Chaque année, il y a plusieurs centaines de milliers de cas. La grippe tropicale fait partie de la famille des arbovirus, véhiculée par un arthropode* genre « Aedes aegypti ». 30 % des patients contaminés sont asymptomatiques, ce qui signifie qu’ils ne déclarent pas la maladie.
Fièvre, vomissements, douleurs…
Pour les autres, les symptômes sont toujours les mêmes : de fortes fièvres (39 à 40°, voire plus), des céphalées terribles et des douleurs musculaires. «C’est une maladie brutale dont la forme classique se manifeste en 2 à 7 jours d’incubation. Les douleurs et les céphalées sont si douloureuses que certains patients doivent être mis sous morphine. Nauséeux, les malades souffrent énormément. Quelquefois, des éruptions cutanées apparaissent sur le corps, indique Olivier Patey chef du service des maladies infectieuses au sein du centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges. La dengue est une maladie qui évolue en deux phases, avec deux pics de fébrilité dont l’intensité est variable. Dans 1 % des cas, le patient déclare une forme hémorragique. La fièvre persiste et des hémorragies se multiplient. Les personnes qui contractent pour la seconde fois le virus sont à surveiller, car généralement la deuxième contamination est plus grave que la première. Cette maladie peut être fatale ». L’hospitalisation des patients n’est pas systématique.
Ni traitement, ni vaccin…
En fait, les médecins sont impuissants contre le virus. Ils s’attachent à faire baisser la fièvre, à réhydrater et à calmer les douleurs du malade avec des antalgiques, de type paracétamol. «Nous n’utilisons surtout pas d’aspirine, car dans la forme hémorragique cela pourrait avoir des conséquences très graves sur la vie du patient, note Olivier Patey. Il n’existe ni traitement, ni vaccin. Il y a quatre types de virus de la dengue ce qui augmente les difficultés de mise au point d’un vaccin efficace». Le principe de précaution s’applique donc également aux voyageurs qui partent dans des zones intertropicales où la dengue est endémique, qui doivent se munir d’insectifuge et de moustiquaires imprégnées de répulsifs.
C.C.
*Dans la famille des arthropodes on rencontre le moustique, la mouche, la fourmi, la tique. En ce qui concerne la dengue, c’est un moustique qui est responsable.