Dimanche 1er mars 2020 22h – 130 cas confirmés en France, 12 sont guéris, 2 sont décédés (un patient chinois de 80 ans le 14 février et un Français de 60 ans le 26 février), 12 régions concernées (trois qui ont signalé au moins 10 cas : les Hauts-de-France, l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes). La France est désormais le deuxième foyer de l’épidémie en Europe après l’Italie.
L’épidémie de COVAD-19 (Coronavirus) qui a débuté en janvier dernier en Chine a déjà fait 3000 morts dans le monde. Le taux de létalité serait de 2.4 %. 63 pays sont touchés. Plus de 87 000 personnes sont infectées, dont 80 000 rien qu’en Chine. La situation est très préoccupante selon l’OMS. Sur ces contaminations, fort heureusement 50% soit 40 000 sont déjà guéries, « selon un décompte effectué par l’Université Johns Hopkins, aux Etats-Unis, qui compile des informations de l’OMS et des autorités sanitaires de chaque pays » indiquent nos confrères du Monde. Une donnée encourageante.
En France, l’inquiétude est grandissante. En Occitanie, trois personnes sont toujours hospitalisées. Les masques respiratoires sont introuvables -désormais réservés aux personnels de santé- les flacons de gel hydroalcoolique se raréfient dans les pharmacies. L’OMS élabore une formule de substitution pour faire face à la rupture… Au bureau, le Coronavirus s’invite dans les discussions. Dans les foyers français, on commence à stocker, de l’eau, du pain, des pâtes, du beurre, des conserves…, On se dit « Bonjour » de loin, on évite de se serrer la main, sans vraiment le dire.
Ce sentiment anxiogène était perceptible ce dimanche 1er mars 2020 où une affluence inhabituelle était remarquée dans les supermarchés. De Neuvic-sur-l’Isle en Dordogne à Boussy-Saint-Antoine en Essonne, quelques minutes avant la fermeture les files d’attente s’allongeaient à vue d’œil. Les magasins ont fermé avec près de 3/4 d’heures de retard, un record d’affluence pour un dimanche matin !
Au niveau national, le gouvernement français prend la main, il a un « plan » selon le Premier ministre, Edouard Philippe qui se veut malgré tout rassurant : « Notre système sanitaire est solide et nous avons toutes les armes pour faire face à ce qui est l’apparition d’un nouveau virus qui circule désormais dans des conditions encore restreintes sur le territoire national. Je ne veux ni faire peur, ni faire comme si tout cela n’est pas grave. Je dis aux Françaises et aux Français que nous avons un plan« .
Dans les hôpitaux c’est autre chose, les équipes s’inquiètent d’une recrudescence de patients aux urgences, des situations qui favorisent la circulation des virus et donc pourrait « booster » l’épidémie.
Les rassemblements de plus de 5000 personnes interdits
Le « stade 2 » de l’épidémie a été annoncé par le gouvernement. Désormais le confinement des personnes de retour des zones infectées est inutile, le virus circule déjà en France. Les rassemblements de 5000 personnes et plus sont interdits. La pression est forte dans les deux départements touchées, l’Oise (où l’enseignant de 60 ans est décédé la semaine dernière) et la Haute-Savoie. Dès ce lundi 2 mars 2020, les écoles et établissements scolaires seront fermés jusqu’au 14 mars -pour l’instant – dans neuf communes de l’Oise (dont Creil, Crépy-en-Valois , Montataire, Lamorlaye, Lagny-le-Sec et Lacroix-Saint-Ouen) et une commune de Haute-Savoie (la commune de La Balme-de-Sillingy).
Serrages de main, rassemblements, réunions publiques, votes… Menace sur les municipales
Le Salon de l’agriculture 2020 a fait les frais de cette mesure fermant avec 24h d’avance, les touristes parisiens aussi privés de musée du Louvre, certains avaient pourtant pris leurs billets depuis des mois, ils sont restés dehors sous la pluie. En cause ? Une décision du personnel qui a fait valoir « son droit de retrait ». Invité de TF1, samedi, le Premier ministre a assuré que les élections municipales seraient, quant à elles, maintenues. Mais rien n’est moins sûr. Nous sommes à deux semaines du scrutin, et la propagation de la maladie s’accélère franchement. Mercredi 26/02 : 18 cas, vendredi 28/02 : 57 cas, dimanche 1er/03 : 130 ! D’ores et déjà, il est clair que la campagne va pâtir des mesures de confinement et des interdictions de rassemblement notamment dans les zones touchées évoquées ci-dessus, la Haute-Savoie et l’Oise. Donc malgré les propos rassurants du Premier ministre, oui la question de l’annulation des élections municipales est posée pour des questions de santé publique (même si ce serait une première pour ce motif) et d’intérêt général.
Les mesures déjà prises sont-elles suffisantes ? Sont-elles raisonnables, alarmistes ? Difficile à dire. De très nombreuses questions restent en suspens : l’origine du virus, sa durée de vie sur des surfaces et sa capacité à infecter des personnes sans provoquer de symptômes. Si dans la majorité des cas, il s’agit de symptômes grippaux parfois associés à des symptômes digestifs et oculaires (conjonctivite), les cas les plus graves peuvent développer une pneumonie sévère, un syndrome de détresse respiratoire aiguë ou encore un choc septique qui peuvent conduire au décès. Ce virus est inconnu, certains experts mettent en avant un fait inquiétant, les patients guéris pourraient être sources de contamination et continuer à propager le virus. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que les enfants sont très peu touchés, les moins de dix ans représentent moins de 1% des malades. En revanche, les adultes composent le gros des troupes et surtout les moins de 65 ans contrairement aux pathologies de type grippe saisonnière par exemple.
Concernant le taux de complications, nos confrères du Figaro. fr santé écrivent : « Selon une étude portée par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, publiée le 12 février et basée sur l’étude de 72.000 dossiers de malades : 80% des malades étudiés n’ont pas eu de symptômes graves et ils ont guéri spontanément. Pour le reste, 14% des cas concernaient des formes sévères (pneumonie, difficultés respiratoires) et près de 5% se sont trouvés dans un état critique, marqué par une insuffisance respiratoire ou rénale, un choc septique ou même un syndrome de défaillance multiviscérale ».
Quels conseils ? Le bon sens et l’hygiène ! Concrètement : éviter les « bains de foule », les lieux très fréquentés… et se laver les mains le plus souvent possible !
Pour finir sur une note positive face à cette pandémie… Le ralentissement de la production industrielle chinoise a pour conséquence une baisse considérable de la pollution atmosphérique en Chine, une tendance remarquée depuis le mois de janvier et le début de la crise sanitaire !
Cl. Chunlaud
#coronavirus
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