Décidément, il n’a pas fini de faire couler de l’encre le candidat des Républicains à la présidentielle française. Si son temps de parole pour la campagne était déjà décompté, il aurait crevé le plafond. Bref, sans entrer dans le débat sur le dossier judiciaire le concernant qui n’a pas lieu d’être sur ce site, c’est une petite phrase clamée plusieurs fois au JT de France 2 qui a déclenché les foudres des associations et familles de personnes atteintes de troubles autistiques. Manquant visiblement de tact et de vocabulaire, François Fillon s’est défendu trois fois en martelant la même formule : « Je ne suis pas autiste ». Est-il utile de rappeler à cet édile qui brigue le poste de chef de l’Etat que l’autisme est un syndrome et non un défaut et encore moins une tare ? Les familles des autistes ont pris de plein fouet cette petite phrase méprisante et leur réaction sur les réseaux sociaux ne s’est pas fait attendre comme Philippe G qui lui rétorque : « Mon fils est autiste, il n’est ni sourd, ni buté, ni aveugle monsieur ! ».
L’association SOS Autisme France a tout de suite demandé au candidat des Républicains à la présidentielle « des excuses » mais aussi un rendez-vous afin de lui remettre « notre Manifeste, constitué de nombreuses mesures qui concernent également la lutte contre les discriminations », confie Olivia Cattan, PDT de SOS autisme France sur le site de l’association. « Celui qui cite Rousseau dans son discours n’a-t-il pas trouvé un autre mot dans la langue française pour se défendre ! La banalisation du mot « autiste » qui je le rappelle est un syndrome neuro-développemental qui touche 650 000 personnes, un sujet de santé publique, devient un élément de langage de nos élites politiques. Cela renvoie à l’enfermement, à un manque de communication total, donnant une vision extrêmement négative de ce handicap. François Fillon en employant ce terme vient une nouvelle fois de participer à la propagation des clichés que l’on peut avoir sur les personnes autistes. Des clichés insupportables qui conduisent à une discrimination quotidienne ».
Avec de tels comportements, il est clair que la lutte contre les préjugés, les idées reçues, les discriminations est loin d’être gagnée, comment blâmer des enfants, des ados dans les cours d’école quand au sommet de l’Etat de tels propos sont tenus à la télévision et sur le service public.