Un réseau mondial de partage de lait maternel appelé « The Human Milk for Human Babies global network » existe sur le web, il permet de mettre en contact, via Facebook, des mères donneuses souhaitant offrir leur lait et des mères ne parvenant pas à allaiter suffisamment leur enfant. Le risque de transmission dagents infectieux associé à cette pratique est important car il n’y a pas de contrôles menés par les autorités sanitaires.
« Aucun contrôle microbiologique et sérologique nétant exercé a priori sur la donneuse lorsque le don est effectué en dehors des lactariums, le lait présente un risque pour lenfant » s’inquiète l’Agence française de sécurité des produits de santé (AFSSAPS) qui met en garde les mamans intéressées par cet échange. « Les bactéries en cause peuvent provoquer des septicémies et des méningites chez le nouveau-né si ces germes sont ingérés en quantité importante dans le lait maternel. Des virus, transmissibles par le lait maternel peuvent aussi être présents, les plus fréquents étant le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus T-lymphotrophique (HTLV), les virus des hépatites et celui de la rubéole.
Par ailleurs, les conditions de transport et de conservation du lait échangé directement entre mères, via ce réseau sur internet, ne sont pas encadrées et peuvent conduire à une dégradation du produit et un développement bactérien. En conséquence, la qualité et l’innocuité de ce lait maternel ne peuvent être garanties et cette pratique déchange présente des risques pour la santé des bébés et des jeunes enfants susceptibles de recevoir un lait contaminé ».
Ce que dit la réglementation française
Seuls les lactariums agréés[1] peuvent collecter et distribuer en France le lait maternel humain. Le réseau des lactariums et les produits qui en sont issus font lobjet de contrôles actifs par lAfssaps. « Ces contrôles permettent de garantir la qualité et la sécurité du produit par un encadrement des conditions de collecte, de préparation, de conservation et de distribution du lait maternel humain. Le lait ainsi distribué constitue un produit de santé soumis à prescription médicale[2] » insiste l’Agence dans un communiqué de presse.
« En plus de la sécurité offerte par le réseau des lactariums, ceux-ci contribuent aussi à la promotion de lallaitement maternel, à linformation et laccompagnement des mères et de leur nouveau-né ». En conséquence, lAfssaps recommande vivement aux donneuses « de se mettre en contact avec les lactariums pour la sécurité des enfants qui bénéficieront de leur lait ».
La liste des lactariums agréés est disponible auprès des Agences régionales de santé ARS (coordonnées des ARS disponibles sur leur portail électronique : www.ars.sante.fr ).
LAfssaps rappelle également « que la responsabilité du réseau « the Human Milk for Human Babies global network » est susceptible dêtre engagée en cas de contamination dun bébé par du lait infecté ».
[1] Article L.2323-1 du code de la santé publique
[2] Article L.5311-1 8° du code de la santé publique