Marcel Rufo, le pédopsychiatre le plus médiatique de France grâce notamment à la quotidienne « Allo Rufo » sur France5, anime cette semaine des conférences à Papeete. Invité par le docteur Jean-Louis Boissin endocrinologue et le Rotary club de Tahiti, ce professeur agrégé, membre émérite de différents comités scientifiques, fait salle comble à chaque visite en Polynésie. Depuis 1990, il en est déjà à son 4e séjour.
Lorsque l’on assiste à l’une de ses interventions, on comprend vite ce qui séduit le grand public, sa simplicité et son humour. Son approche de la pédopsychiatrie, sa façon de dédramatiser les situations face aux jeunes patients, et sa volonté de déculpabiliser et de rassurer les parents. Pas de vocabulaire médicalo intello indigeste, ni de langue de bois, pas de grandes théories ni de formules toutes faites. Les histoires fleurent bon le vécu des consultations et sont servies à la sauce provençale avec une bonne dose d’humour par un Marseillais fier de l’être !
L’homme est aguerri au jeu des questions réponses. Très à l’aise, Marcel Rufo n’est pas avare d’anecdotes, ses interventions sont ponctués de digressions sur sa vie, ses amis, son enfance… histoire de créer un lien d’inciter à la confidence mais sans en avoir l’air avec naturel. On rit beaucoup aussi à ses conférences. Ce style, la patte Rufo, il la revendique : « bien sûr que l’humour c’est important, vous imaginez un psy au visage fermé qui vous dirait : oh oui mon pauvre ami, c’est terrible. »… Éclats de rires dans la salle car l’homme mime la scène ! L’exercice est maîtrisé, il le pratique depuis six ans dans les médias. Trois ans sur Europe 1 et, depuis 2007, sur France5 chaque matin dans « Allo Rufo ». « France5 aimerait signer pour une nouvelle saison (celle-ci s’arrête en juin 2011, NDLR), mais je ne sais pas si je vais poursuivre. Je préfère la radio, le direct est plus propice aux questions psy ».
Vendredi soir à l’Université de Polynésie française, Marcel Rufo a évoqué les troubles du comportement alimentaire, les souffrances névrotiques des anorexiques et des boulimiques. Avec compassion, il a écouté cette jeune maman d’une fillette en surpoids évoquer des trémolos dans la voix son désarroi. « Vous devez la rassurer, votre regard bienveillant sur elle est important, c’est un bel accompagnement que d’aider votre fille à s’accepter ». « C’est la priorité, d’aider les obèses à s’accepter, les régimes ne marchent pas. Ils doivent apprendre à s’aimer ».
Estime de soi, peur, autonomie, troubles du comportement… autant de thèmes abordés par le pédopsychiatre dans une bibliographie impressionnante et illustrés au quotidien à la Maison des Adolescents de Paris près de Cochin (14e) qu’il dirige depuis 2004. Pour l’ancien chef du service médico-psychologique de la famille et de l’enfant au CHU Sainte-Marguerite de Marseille, l’hôpital doit être ouvert sur la ville : « Une hospitalisation, quelle quen soit la durée, ne doit pas déconnecter ladolescent de son univers quotidien. Il ne sagit pas den finir avec la réalité extérieure mais bien au contraire de la construire. Cest tout lobjet des soins culturels ». Parce que le moral est la pierre angulaire de la guérison, les jeunes bénéficient d’une structure inédite : une vétithèque alimentée par des grandes marques. « C’est important pour les ados qui adorent la mode, quand ils sont hospitalisés chez nous, ils peuvent se vêtir en Agnès B et autre Diesel ». « En France, on n’est bon en prévention médicale et en soins, mais on est nul en matière de réhabilitation, il y a encore beaucoup à faire ».
Après une ultime rencontre avec le public polynésien ce lundi 15 novembre à l’Intercontinental de Tahiti, Marcel Rufo s’envolera pour la métropole direction Lyon où il est attendu pour une nouvelle conférence. Avant de mettre les voiles, le professeur Rufo promet de revenir mais en bateau à Tahiti. « Je navigue sur un 36 pieds chez moi au large des calanques à Cassis avec un ami d’enfance, j’aimerais beaucoup revenir en voilier ici, pourquoi pas avec un skipper, c’est à voir « .
(1) Maison des adolescents « Maison de Solenn » : structure d’accueil, d’écoute et de soins « culturels » financée par l’opération « pièces jaunes » via la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Madame Jacques Chirac. Les jeunes de 12 à 19 ans en souffrance bénéficient d’une prise en charge globale adaptée à leurs spécificités. Aujourd’hui, il existe 48 Maisons des adolescents en métropole, l’objectif est d’atteindre la centaine : « Une par département ! » lance Rufo enthousiaste. Site des MDA
A lire l’excellent article de notre consur Emilie Lanez sur le portail « Antipédophil, pédophilie et inceste ».
Bibliographie de Marcel Rufo
Bibliographie de Marcel Rufo sur le site de France5.
Bravo pour cet article très bien écrit, qui décrit si bien Marcel Rufo. C’est parce qu’il est « cash » qu’il séduit et apporte les seules solutions qui valent dans sa spécialité: l’accueil des problèmes avec naturel et humanité, sans culpabilisation mortifère et avec responsabilité.
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Merci Oldie goodie, fidèle lecteur de Parlonssante.com
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