Alors quune épidémie de dengue sévit -15 000 cas- avec deux sérotypes (1 et 3) se disputant la vedette, la Polynésie française doit faire face à une crise sanitaire denvergure avec larrivée dun nouveau virus appelé zika. Les malades se comptent par centaines, affaiblis par des douleurs, des céphalées, le corps couvert déruptions urticantes : 35 000 cas ont été recensés par la veille sanitaire locale en quelques semaines à peine.
A ce tableau clinique peu réjouissant sest ajouté ces derniers jours des complications neurologiques avec des cas de syndrome Guillain-Barré (SGB). Une affection neurologique rare, mais potentiellement grave, qui se produit lorsque le système immunitaire d’une personne attaque les nerfs périphériques de son corps par erreur.
Cette maladie auto-immune se déclenche après une grippe, un chikungunya, une dengue et un zika (lire par ailleurs). Dans la majorité des cas, les malades atteints de ce syndrome s’en remettent complètement. Les cas les plus graves nécessitent, en revanche, des traitements médicaux d’urgence, l’admission à un hôpital et de plus longues périodes de rééducation. Ils sont actuellement une vingtaine de cas graves dont 14 de syndrome Guillain-Barré. A l’hôpital de Tahiti, sept ont été pris en charge en réanimation, trois en neurologie et quatre ont pu rentrer chez eux. La tache savère délicate pour les autorités locales car la prise en charge des cas graves de syndrome Guillain-Barré dont la prévalence est estimée à 1 cas sur 1000 malades, nécessite hospitalisation en réanimation et rééducation. Avec une population de près de 300 000 habitants. Le nombre de cas graves pourrait atteindre les 300. Espérons quils soient espacés dans le temps car lhôpital ne dispose que dune vingtaine de lits en réanimation
Un chiffre qui pourrait être porté à 50, mais certainement pas à 300 ! Le nombre croissant de ces cas a entraîné la mobilisation conjointe des services de l’Etat et du pays pour expertiser l’ensemble des moyens et des actions à mettre en uvre pour limiter les conséquences de cet afflux de patients sur le fonctionnement de l’hôpital » a indiqué dans un communiqué le haut commissariat (préfecture locale) et la présidence de la Polynésie française.
La menace de lintroduction dune épidémie de chikungunya, virus qui sévit actuellement en Nouvelle-Calédonie dans ce contexte épidémiologique serait catastrophique. Les populations n’ont jamais été confrontées à ce virus, sans immunité, il ferait de nombreuses victimes. Les services hospitaliers ne pourraient certainement pas faire face à de multiples épidémies. Lapproche des fêtes de fin dannée synonyme de grande migration des familles polynésiennes nest pas au goût des autorités sanitaires françaises qui examinent de près ce qui se passe en Polynésie. Des experts nationaux en mission actuellement sur place travaillent aux côtés des autorités locales responsables de la santé publique en Polynésie (une prérogative dautonomie de ce territoire français).