Scandales

C’est le scandale médical de la semaine et peut-être de cette décennie. 7000 patients sont rappelés par la DDASS du Nord pour des contrôles. Ces personnes ont subi des examens médicaux dans des conditions d’hygiène et de sécurité insatisfaisantes : carence en matière d’hygiène (le matériel n’aurait pas été systématiquement désinfecté), et de diagnostics (pas de double lecture des échographies alors que la loi l’exige). On évoque des contaminations, des hépatites, des Sidas… Voici l’article publié sur le site de libération.fr et signé Haydée Sabéran. Edifiant!

« Le Dr Farid Alsaïd était radiologue à Anzin, près de Valenciennes ; à Hautmont et Fourmies, près de Maubeuge ; et à Hirson, dans l’Aisne. Il cumulait les cabinets, et maintenant les soupçons. Des radios effectuées par les secrétaires médicales, formées sur le tas ? Des sondes utilisées pour les échographies pelviennes pas désinfectées ? Des mammographies sans la «double lecture» obligatoire, la sienne et celle d’un confrère ? Il reconnaît avoir fait faire des radios par ses secrétaires, pour cause de pénurie de manipulateurs dans le Nord. L’absence de double lecture, parfois. Mais le manque d’hygiène, non. Si les sondes ne sont pas lavées, le risque est de transmettre herpès, sida, hépatites B et C.

Courrier. «Le Dr Alsaïd n’a, à aucun moment, mis en péril la vie de ses patients», assure son avocat, Me Gérard Courtin. Farid Alsaïd «conteste totalement» avoir utilisé ou fait utiliser des sondes vaginales et rectales non désinfectées, information révélée par l’Express sur son site Internet. Selon la Voix du Nord, qui a révélé les premiers éléments de l’affaire en décembre, une enquête de la caisse primaire d’assurance maladie de Lille est à l’origine des soupçons. La CPAM remarque un nombre élevé de radios par patient et écrit au cabinet du radiologue à Anzin pour le prévenir qu’un contrôle démarre. Le courrier est ouvert par les salariées, qui alertent l’inspection du travail, pour raconter ce qu’elles vivent au cabinet.

Hier, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a qualifié l’affaire de «crapuleuse», et promis que «les sanctions les plus sévères seront prises», tout en annonçant que 6 791 patients des cinq cabinets concernés vont être contactés par la Ddass (1). Ils pourraient avoir été victimes d’erreurs de diagnostic, à cause de l’absence de double lecture des mammographies. Pour les autres, qui auraient pu contracter des maladies sexuellement transmissibles, un comité d’experts rend un avis lundi, pour évaluer les risques, et établir qui il faut rappeler.

Reste que pour Me Gérard Courtin il est «disproportionné» de rappeler près de 7 000 patients, peut-être plus, quand on aura compté ceux des régimes minier et agricole. Il ironise : «Une première dans l’histoire médicale. On n’a jamais vu ça, ni dans l’affaire de la Clinique du sport ni dans celle des irradiés de l’Est.» Il pense que l’administration essaie de «chercher des moyens de preuves et de démonstration dont elle ne dispose pas».

Cancer. L’avocat assure qu’une seule plainte met en cause son client. Celle d’une patiente qui n’a pas bénéficié d’une double lecture pour sa mammographie et qui a développé un cancer du sein deux ans plus tard. «Mais dans plus de 99 % des cas les examens, même sans double lecture, étaient sécurisés, grâce à une échographie de contrôle», pense l’avocat. Selon Bernard Basin, président du conseil de l’ordre de l’Aisne, les cabinets comptaient quatre autres radiologues, de nationalité belge comme Farid Alsaïd. Une enquête judiciaire est en cours.

(1) Un numéro vert pour les patients est activé ce matin: 0 800 880 770

Lu sur libération.fr « De leur correspondante à Lille HAYDÉE SABÉRAN »

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