LInstitut de veille sanitaire vient de rendre publique le rapport final sur les conséquences sanitaires chez les enfants toulousains de lexplosion de lusine « AZF » le 21 septembre 2001. Les conséquences ont été majeures tant sur le plan humain (30 décès dont un lycéen, plus de 8 000 blessés) que matériel (une centaine détablissements scolaires endommagés). Les enfants et adolescents scolarisés à proximité ont été une population particulièrement exposée. Cet événement survenu dix jours avec les attentats de New-York avait en quelques minutes fait trembler la France. Dans tous les esprits, on pensait à une attaque terroriste
Rappelez-vous tout comme le 11e septembre, je suis sûre que vous vous rappelez exactement ce que vous faisiez au moment où vous avez su. Cest un choc, un traumatisme qui laisse des traces.
« Deux enquêtes transversales ont été menées 9 et 16 mois après lexplosion, auprès des élèves, dans la zone proche particulièrement touchée et dans des zones de comparaison, afin dévaluer à moyen terme les conséquences de cette catastrophe industrielle sur la santé physique et mentale, particulièrement la symptomatologie détat de stress post-traumatique et la dépressivité. En zone proche de lexplosion, près de trois quarts des élèves ont déclaré avoir eu des dégâts à leur domicile et près dun sur cinq avoir été blessé.
Des troubles de la santé mentale et des états dépressifs
La prévalence des troubles en santé mentale était élevée dans les deux enquêtes, avec près dun élève sur trois présentant une symptomatologie détat de stress post traumatique et un sur cinq des symptômes dépressifs. Ces études ont également montré que ces symptomatologies étaient dautant plus fréquentes que les enfants avaient souffert des conséquences de lexplosion (blessures physiques personnelles ou de lentourage, dégâts au domicile), quils étaient jeunes, de sexe féminin et avaient des antécédents personnels traumatiques et psychologiques.
Ce travail souligne limpact durable dune catastrophe industrielle sur la santé mentale des enfants, en révélant lampleur et la diversité des conséquences psychologiques, qui sont retrouvées plusieurs mois après lexplosion. Il témoigne de la nécessité daméliorer les dispositifs de prise en charge des conséquences sanitaires et psychologiques et linformation des professionnels et de la population. Enfin, il montre la nécessité daméliorer la recherche dans le domaine des troubles psychologiques posttraumatiques chez les enfants, notamment en se dotant doutils de mesure adéquats ».
Compte-rendu du rapport téléchargeable depuis le site de lINVS.
