Cancérologie / Oncologie

L’hadronthérapie : une radiothérapie nouvelle génération qui cible les tumeurs radiorésistantes ou/et inopérables

Chaque année en France 150 000 patients sont traités pour leurs cancers par radiothérapie, seule ou associée à la chimiothérapie ou à la chirurgie. Ces traitements permettent déjà une rémission complète dans une majorité de cas. Mais une technique de lutte contre le cancer de pointe laisse espérer de nouveaux progrès : l’hadronthérapie. « Celle-ci est particulièrement indiquée pour les tumeurs résistantes à la chimio- et à la radiothérapie, ou inopérables du fait de leur localisation près de tissus vitaux : tumeurs cérébrales, du crâne, de la face ou du cou, près du cœur ou de l’œil, etc. », détaille Jacques Balosso, cancérologue et radiothérapeute au CHU de Grenoble à nos confrères du Journal du CNRS.

L’hadronthérapie est une nouvelle forme de radiothérapie qui n’utilise pas de rayons X comme la radiothérapie conventionnelle, mais un faisceau de hadrons, notamment des protons (protonthérapie) et des ions carbone (carbonethérapie). Elle permet l’irradiation des cellules cancéreuses avec une seule énergie et une seule position du faisceau de particules. L’hadronthérapie concentre la dose d’irradiation sur le volume cible (tumeur radiorésistante et/ou inopérable) afin d’obtenir un effet destructeur important sur les cellules cancéreuses tout en ayant un faible impact sur les cellules saines présentent sur le parcours des ions. Ce traitement concerne des cancers détectés précocement et qui n’ont pas encore eu le temps de se propager. Il est utilisé notamment pour les cancers chez les enfants et les jeunes adultes. Mais à terme l’hadronthérapie pourrait concerner 15 000 patients chaque année en France.

Un accélération cyclotron de 2e génération : Une première mondiale

Si la protonthérapie est déjà pratiquée en France (14 000 patients ont été traités) dans les centres d’Orsay (Institut Curie), de Nice (Centre Antoine Lacassagne) et de Caen (ARCHADE), elle innovera en 2024 en se dotant d’un accélérateur cyclotron de deuxième génération, unique au monde, le cyclotron « C 400 Ions ». Cette machine sera construite et installée au centre de protonthérapie radiothérapie Cyclhad à Hérouville Saint Clair sur le plateau nord de Caen, près du GANIL (Centre de recherche en physique nucléaire). Elle permettra des traitements par un faisceau de moins d’un millimètre de diamètre de protons et des traitements par faisceaux d’ions d’hélium et de carbone. « Cet accélérateur d’ions sera consacré à 50 % au traitement, et 50 % à la recherche, promet Philippe Lagalle, le président- directeur général de la société Cyclhad à nos confrères du Journal du CNRS. » Il devrait aussi être le premier au monde à permettre des essais de carbonethérapie sur l’animal« . A terme à Caen se sont près de 345 patients par an qui pourront être suivis.

L’enjeu est de taille

Le cancer représente la première cause de mortalité sur le territoire national devant les maladies cardiovasculaires et les drogues. Il correspond à près de 30% des décès, soit 150 000 personnes par an. Le taux général de guérison est de 58% mais le taux de survie à 5 ans varie selon les types de cancer et le stade de la maladie lors du diagnostic (taux de survie globale estimée à 50% en 2010 avec 38% de guérison).
 

Hadronthérapie : un impact sur la santé ?
(article publié dans le Journal du CNRS)

Restent cependant de nombreuses questions en suspens : quels sont précisément les effets physiques et biologiques de l’hadronthérapie sur les tissus ? Quelle est son efficacité réelle ? Quid de sa possible toxicité ? Comment maîtriser et exploiter au mieux sa puissance antitumorale ? Des interrogations cruciales qui constituent autant de défis pour la recherche. Menée par une dizaine de laboratoires rien qu’au CNRS, fédérés pour la plupart par le programme scientifique FranceHadron, « La recherche sur l’hadronthérapie est très interdisciplinaire et implique la radiobiologie, la physique nucléaire, la chimie, la biologie cellulaire et moléculaire et bien sûr la médecine », souligne Sylvain David, directeur adjoint scientifique en charge de l’interdisciplinarité à l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules3.

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