Après l’acteur américain, Robin Williams qui s’est suicidé le 11 août, on apprenait que le chanteur Pierre Vassiliu, interprète du célèbre titre « Qui c’est celui-là ? », qui est mort ce dimanche 17 août au matin à l’âge de 76 ans, était lui aussi atteint de la maladie de Parkinson. L’un venait de déclarer cette pathologie, le second en souffrait depuis plus de quinze ans.
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique, lentement évolutive, d’origine le plus souvent inconnue. Elle touche une structure de quelques millimètres située à la base du cerveau et qui est composée de neurones dopaminergiques qui disparaissent progressivement. Leur fonction est de fabriquer et libérer la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements du corps, en particulier les mouvements automatiques. 5% des Parkinson ont une origine génétique, pour les 95% des cas, c’est l’inconnu.
La médecine et la kinésithérapie prennent en charge les douleurs et certaines raideurs, il existe aussi des interventions chirurgicales pour certains cas, mais il n’y a pas de traitement pour guérir de la maladie. La prise en charge thérapeutique est très complexe et nécessite des ajustements dans le traitement qui n’est pas sans effets secondaires. Cependant, en l’absence de traitement, la maladie aboutit à une immobilisation pratiquement complète et à la dépendance. La mort est provoquée par une pneumonie par aspiration, une embolie pulmonaire ou des complications similaires d’une immobilisation de longue durée. L’évolution de la maladie est propre à chaque patient.
Contrairement à une idée reçue, les tremblements ne sont pas le signe avant-coureur principal. Les tremblements peuvent avoir des origines très diverses, notamment les tremblements essentiels qui font l’objet d’une prise en charge thérapeutique. Il n’en est pas de même avec l’akinésie (lenteur, difficulté à coordonner les mouvements), le patient a des difficultés à effectuer certains gestes, à tenir certaines postures, pour la marche, la perte du ballant d’un bras est aussi un symptôme fréquent.
La posture voûtée est aussi un signe, d’une raideur musculaire, d’une rigidité qui peut concerner l’ensemble des muscles. C’est ce que l’on appelle l’hypertonie, elle s’observe aussi au repos dans la posture : crispée, voûtée en avant, la tête baissée.
Tremblements, difficulté à coordonner ses mouvements, perte d’équilibre, posture voûtée, dépression… il faut consulter !
Dautres troubles physiques, peu visibles, envahissent le corps : une fatigue anormale ou excessive (83 %), des troubles du sommeil (74%), des douleurs (73%). Sajoutent dautres problèmes souvent gardés secrets car socialement mal vécus : des problèmes urinaires (envies pressantes, fuites ) (69 %), des désordres digestifs ou intestinaux (49 %), des troubles sexuels(40%).
Des troubles psychiques inhérents à Parkinson : difficultés de concentration (66%), anxiété excessive (58%.). Selon une étude menée par France Parkinson, labattement prime pour la moitié des patients, conséquence du manque de dopamine et de souffrances morales (lisolement, le regard des autres, l’angoisse de lavenir).
Les hommes sont légèrement plus touchés que les femmes, les premiers symptômes apparaissent 5 à 10 ans après que la maladie se soit déclarée. Ils surviennent lorsqu’environ la moitié des neurones dopaminergiques a disparu (généralement entre 40 et 70 ans). Le diagnostic peut être facile du fait de la présence de deux au moins des trois symptômes suivants: la lenteur du mouvement (bradykinésie) ; un tremblement au repos de la main et/ou du pied unilatéral ; la raideur (hypertonie)
Parkinson est au second rang des maladies neuro-dégénératives après la maladie d’Alzheimer. Sa prévalence est de l’ordre de 150 000 en France et son incidence d’environ 15 sur 100 000 habitants par an.