Pour pallier à un manque crucial de personnels médicaux hospitaliers à Mayotte, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place de mesures incitatives. La première est financière, c’est la création dune indemnité particulière dexercice pour les praticiens hospitaliers, qui, selon Marisol Touraine : « améliorera lattractivité du centre hospitalier de Mayotte et fidélisera les praticiens titulaires qui sengagent à y exercer pendant au moins quatre ans ». La seconde mesure consiste à autoriser la direction générale de lagence régionale de santé (ARS) à élargir les modalités de recrutement de médecins et chirurgiens dentistes à diplôme hors Union européenne en qualité de praticiens attachés associés. La troisième mesure est la possibilité pour les autorités sanitaires locales de recourir à la réserve sanitaire pour lenvoi immédiat de gynécologues-obstétriciens au centre hospitalier de Mayotte, afin de couvrir la période estivale et de mobiliser, en fonction de lévolution de la situation épidémiologique, des urgentistes et un pédiatre.
À travers ces trois mesures, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et George Pau Langevin, ministre des Outre-Mer, sattachent, dans un communiqué « à répondre aux difficultés de recrutement spécifiques du territoire de Mayotte et contribuent à assurer un égal accès aux soins de tous les citoyens, en métropole comme dans les Outre-Mer ».
En Polynésie française, l’hôpital de Tahiti souffre lui aussi d’un manque récurrent de spécialistes et notamment d’oncologues, une situation dénoncée par les médecins hospitaliers, mais aussi les patients. Les mesures appliquées à Mayotte trouveront-elles un écho à Tahiti ? Pas sûr, car la Polynésie française est dotée d’un statut d’autonomie en matière de santé, c’est au gouvernement local de décider.