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Les huiles essentielles en pratique et sans danger avec Francine Baudry-Ruffat

AromathérapeuteFrancine Baudry-Ruffat, Docteur en pharmacie aromathologue spécialiste de diététique et de nutrithérapie dispensera un module de formation exclusif pour les élèves inscrits à l’école internationale Tahiti Massage. Les cours auront lieu du 2 au 6 mars prochain à Tahiti, une occasion inédite pour apprendre à connaître les huiles essentielles et surtout à utiliser à bon escient ces trésors de bienfaits dotés de propriétés naturelles, mais pas pour autant inoffensives. La seconde partie de la formation développera les notions de Diététique et de Nutrithérapie (c’est à dire les besoins de l’organisme en matières de nutriments). Interview.

Vous allez animer des formations à l’école internationale Tahiti Massage, à qui s’adressent-elles ? Aux professionnels de santé ou aux particuliers ?
A tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les huiles essentielles. L’aromathérapie est une spécialité, j’ai huit ans d’études derrière moi et le but de la formation est de donner un repère pratique, rapide et sans danger aux stagiaires. Le but de cette formation est de savoir utiliser sans danger les huiles essentielles pour des pathologies simples sans se substituer au corps médical.

Quelle est la différence entre huile essentielle et végétale ?
Un huile végétale pure est définie comme une huile provenant de plantes oléagineuses obtenue par pression à froid, ces huiles végétales contiennent des acides gras, des vitamines, elles sont utilisées en thérapie et en cosmétique.

Une huile essentielle est obtenue par distillation à la vapeur d’eau pour obtenir les molécules aromatiques d’une plante. Il n’y a pas de vitamines, ni de minéraux, ni d’acide gras, uniquement les molécules biochimiques de l’huile.

Quelles sont les qualités de ces huiles essentielles ?
Elles sont bactéricides (ont la capacité de tuer des bactéries), fongicides (tuent les champignons, dont les moisissures) et virucides (capables de tuer les virus) alors que les antibiotiques sont bactéricides et fongicides. On le voit aujourd’hui dans le monde les infections virales sont nombreuses, les huiles essentielles sont un véritable atout dans le monde viral. Ainsi, la Badiane (également appelée anis étoilée) possède des propriétés antimicrobiennes et antifongiques. Elle est efficace contre les infections des voies respiratoires, des études ont été faites sur son efficacité sur la grippe aviaire, de l’huile essentielle d’Armoise on tire le nouvel antipaludéen : l’arthémisine.

Peut-on tout guérir avec des huiles essentielles ?
Les molécules des huiles essentielles sont utilisés dans les médicaments, je ne peux pas dire qu’elles peuvent guérir, mais elles contribuent à la guérison de certaines pathologies ». Elles ont aussi leur limites comme un médicament.

A vous entendre, on a l’impression que tout est possible avec ces huiles essentielles, ce sont de vrais trésors de bienfait, vous pensez qu’elles sont l’avenir de la médecine ?
Oui je le crois. Elles seront l’avenir de la médecine si on arrive à sortir des chemins traditionnels, on le voit aujourd’hui de plus en plus avec la résistance aux antibiotiques, le mécanisme des huiles essentielles est totalement différent de toute antibiothérapie et on note aucune résistance aux huiles essentielles, mais aussi les propriétés virucides des huiles essentielles en font des substances d’avenir pour la médecine.

Les scientifiques prennent conscience des propriétés de l’aromathérapie. Ce n’est pas récent, les premiers travaux à avoir été effectués sur les huiles essentielles ont été menées par Charles Chamberland, un collaborateur de Pasteur au début de ces premiers travaux sur le bacille de la peste. L’institut Pasteur s’y intéresse toujours et travaille notamment dans la lutte contre les acariens avec des huiles essentielles.

A l’heure actuelle, un pneumologue le professeur Blanchard de l’hôpital de Sarlat utilise l’aromathérapie et allopathie et remarque qu’en utilisant l’aromathérapie on a une diminution des maladies nosocomiales (responsables de nombreux décès). Les scientifiques ont pris conscience qu’elles doivent faire partie intégrante du système de soin d’aujourd’hui. De plus en plus de médicaments comptent une ou plusieurs molécules puisées dans les huiles essentielles. Les élèves qui participeront à la formation apprendront à les reconnaître, à quoi elles servent, comment s’en servir sans danger.

Naturel ne veut pas dire sans danger, et pourtant les fioles d’huiles essentielles sont en libre service dans les boutiques « bien-être », dans les para-pharmacies et mêmes dans les officines, ne faudrait-il pas encadrer cette vente ?
Oui on peut les acheter aussi simplement sur internet. Bien sûr, il faut encadrer la vente des huiles essentielles, avant de les utiliser il faut se former. La majorité du temps les gens ne les connaissent pas ou peu. Ils vont sur internet jouent aux médecins avec l’automédication, c’est dangereux car il n’y pas de précautions d’emploi, il faut être prudent. Une huile essentielle contient de 20 à 200 molécules, vous imaginez si vous versez quelques gouttes sur votre oreiller pou vous aider à dormir ? On a l’impression que c’est anodin, mais les huiles essentielles ont prouvé leur efficacité, ce n’est pas de la médecine douce, c’est efficace je le répète. Ce n’est pas parce que ce sont des plantes que c’est sans danger. Prenez le laurier rose par exemple il contient du cyanure, c’est mortel, ce n’est pas pour rien que les molécules des huiles essentielles entrent dans la composition des médicaments. Se former et s’informer et surtout ne pas jouer à l’apprenti sorcier, même formé il faut connaître ses limites. Personnellement, je continue à m’informer, à étudier.

Chaque année on découvre de nouvelles plantes notamment à Madagascar (réserve de plantes aromatiques), on identifie des plantes endémiques. Lors du stage, on va apprendre à utiliser l’huile essentielle dans sa globalité, identifier telle molécule, savoir si elle peut être pour l’adulte et savoir si elle est nocive pour l’enfant. On va apprendre aussi à l’utiliser efficacement au bon moment, pour un meilleur résultat. (Si vous appliquez une crème de jour la nuit, il y a peu chance que cela soit efficace).

Je pense que dans quelques années en métropole leur vente sera plus encadrée. Déjà certaines sont intégréessur ordonnance comme la sauge officinalis. Il y a un vide juridique aujourd’hui. La population doit demander conseils aux pharmaciens, aux médecins ou bien à un aromathérapeute avant d’acheter et surtout d’utiliser ces produits. Il ne faut pas noter des recettes sur internet et tenter de les reproduire, il y a des interactions dangereuses et surtout il faut éviter certains mélanges.

Quel est le projet que vous menez avec l’école internationale Tahiti Massage ?
« Mon intervention va porter à 50% sur la diététique et notamment la nutrithérapie et à 50% sur les huiles essentielles sur les soins et les précautions d’utilisation. Pour quel massage, thérapeutique ou de confort et comment les introduire dans les huiles végétales. Il faut faire attention, on ne peut pas mélanger n’importe quelle huile végétale avec toutes les huiles essentielles. Certaines huile essentielles peuvent induire des réactions car elles sont dermo caustiques. La base de la formation, c’est la chimie, connaître les propriétés des huiles essentielles, on ne s’improvise pas aromathérapeute.

Qu’est-ce que la nutrithérapie ?
« Socrate disait « Que l’aliment soit ton premier médicament », c’est un peu cela la nutrithérapie. Nos régimes alimentaires, mais aussi la façon dont sont produits les aliments que l’on consomme peuvent induire des carences en minéraux, vitamines ou oligo éléments. Ces carences peuvent être sources de troubles obscures qui révèlent des pathologies. Je pense au calcium, des carences au déterminisme tardif tout simplement car les réserves de calcium se font avant nos 25 ans. Si avant cet âge vous n’avez pas fait le plein de réserve calcique vous risquez une ostéoporose à la ménopause.

La nutrithérapie une méthode naturelle qui tient compte des macro et des micro nutriments nécessaires à l’organisme. Les macro nutriments ce sont les glucides, les protides et les lipides. Les micro nutriments les anti oxydants, les minéraux, les vitaminés. La nutrithérapie consiste à une supplémentation de ces nutriments quand l’alimentation ne les apportent pas en quantité suffisante ».

Les diététiciens prônent généralement les vertus d’une alimentation variée et équilibrée, cela ne suffirait pas selon vous ?
Eh bien pas complètement car aujourd’hui les modes de production et de conservation (la pasteurisation, la lyophilisation, l’irradiation, le lessivage etc) font perdre aux aliments une partie des nutriments donc il est utile de compléter par un apport de nutriments pour satisfaire les apports journaliers recommandés.

Mais on ne doit pas le faire seul, car il faut aussi éviter les surdosages. Les recommandations actuelles en France sont loin de satisfaire ses besoins. Mais sur ce point, il n’est pas facile d’y voir clair car d’un pays à l’autre les apports journaliers recommandés ne sont pas les mêmes. Par exemple en France pour la vitamine A, ils sont de 800 micro grammes, alors qu’en Belgique ils sont à 1200.

Il n’y a donc pas d’harmonisation de ces taux même au niveau européen ?
« Non, ces taux sont définis par les codes de la santé de chaque pays. Prenez l’exemple du CocaCola, en Espagne les taux de sucre sont supérieurs à celui de la France, donc le Coca est plus sucré en Espagne qu’en France, puisque les fabricants sont autoriser à le faire. C’est la même chose en Polynésie française, le CocaCola y est plus sucré c’est vrai que c’est difficile de s’y retrouver pour le consommateur.

La nutrithérapie s’articule sur la notion de terrain de l’individu, de ses propres besoins et surtout comment son organisme métabolise les nutriments, il faut prendre en réalité la globalité de la personne, s’il prend un traitement cela peut induire des carences, des déséquilibres, la pilule par exemple accélère la perte en tryptophane induisant une surconsommation de vitamine B6 dont a besoin pour métaboliser le magnésium, donc la pilule peut rendre anxieux, énervé. Pour rétablir l’équilibre, il suffirait de suppléer. La nutrithérapie c’est un peu comme un jeu de légo tout est lié, dans la formation proposée, nous allons apprendre à connaître les oligo éléments, leur utilité, et aussi leur biodisponibilité.

Vous êtes en Polynésie actuellement, est-ce votre premier déplacement ici ?
Non pas du tout je viens depuis dix ans. La première fois que je suis venue c’était dans le cadre de la formation continue des pharmaciens grâce au syndicat des pharmaciens. Les sessions se sont arrêtées faute de crédits, mais je ne désespère pas que l’on puisse à nouveau organiser de la formation continue.

Attention les places sont limitées
Les formations se dérouleront du 2 au 6 mars au Pk 25 côté montagne à Paea (Tahiti), les cours ont lieu de 8h30 à 17h. Le matin est consacré à l’aromathérapie, l’après-midi à la diététique. Possibilité de faire l’un ou les deux modules de formation. Inscription sur contact@tahiti-massage.com ou au téléphone au 76 58 70.

Site : www.tahiti-massage.com

1 réflexion au sujet de “Les huiles essentielles en pratique et sans danger avec Francine Baudry-Ruffat”

  1. super, enfin une formation d’aromathérapie, j’attendais cela depuis longtemps car certains professionnels de santé ne sont pas capable de nous expliquer le pourquoi du comment… en attendant la formation je retourne à mes livres

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