« Lhépatite E est responsable dune inflammation aiguë ou chronique du foie. Il sagit
dune maladie émergente parfois mortelle et sans traitement connu. Dans un article
à paraître dans la revue Annals of Internal Medicine, Vincent Mallet, Philippe Sogni
et Stanislas Pol et leur équipe de lInstitut Cochin (Université Paris Descartes,
CNRS, Inserm) et de lAP-HP rapportent lefficacité dun traitement chez deux
personnes souffrant dune infection chronique par le virus de lhépatite E. Des
essais cliniques devraient être réalisés rapidement afin de valider et détendre ce
traitement.
Le virus de lhépatite E est la première cause dhépatite virale dans le monde et on
estime que le tiers de la population mondiale a été infectée par ce virus. Si la
majorité des cas survient dans les pays en voie de développement, on assiste à une
émergence de cas dinfection en France et dans les autres pays industrialisés où le
virus se transmet à lhomme par la consommation daliments contaminés
insuffisamment cuits.
Le virus de lhépatite E, comme les autres virus des hépatites, provoque une
inflammation du foie. Dans sa forme aiguë, linfection aiguë peut être mortelle chez
les personnes âgées, les femmes enceintes et chez les personnes malades du foie.
Chez les personnes immunodéprimées (patients greffés, patients sous chimiothérapie ou personnes vivant avec le VIH), linfection par le virus de lhépatite E peut évoluer vers une hépatite chronique et entraîner une cirrhose ».
Un second souffle pour la Ribavirine
« La Ribavirine est un médicament actuellement prescrit pour traiter certaines
infections virales respiratoires chez lenfant et certaines fièvres hémorragiques. Il
est également utilisé dans le traitement de lhépatite C. 14 juin 2010. Vincent Mallet, maître de conférences à lUniversité Paris Descartes et praticien hospitalier, a proposé à deux patients immunodéprimés souffrant dune infection chronique par le virus de lhépatite E de suivre un traitement à base de Ribavirine.
Chez les deux patients, après deux semaines de traitement, le fonctionnement du
foie est redevenu normal. Après quatre semaines de traitement, le virus est devenu
indétectable dans lorganisme. Enfin, après larrêt du traitement (respectivement 6
et 3 mois à ce jour), le fonctionnement hépatique restait normal et le virus de
lhépatite E demeurait indécelable.
Ce rétablissement spectaculaire des deux patients montre le potentiel de la
Ribavirine comme traitement des formes graves dinfection par le virus de lhépatite
E. « Il faut toutefois rester prudent » déclare Vincent Mallet. « En raison du manque
de recul, on ne peut encore affirmer la guérison totale des patients, mais notre
travail est une véritable avancée. Des tests cliniques doivent maintenant être menés
pour trouver la dose, la formulation et la durée adéquates pour traiter les formes
graves dinfection par le virus de lhépatite E ».
Sources : communiqué de presse de l’Université Descartes