Tina Oldenskov est responsable de lantenne du département 93 pour lassociation Léa pour Samy, elle raconte comme elle a appris la maladie de son fils, Henrik.
« Il y a 14 ans, lors dune promenade avec mon fils Henrik et une amie, dans un square ; mon amie ma dit « Tu ne crois pas quil est autiste, ton fils ? » Cette réflexion ma fait réfléchir et rebondir, ayant déjà des doutes moi-même. Mon enfant ne partageait pas ses jeux, sisolait, se renfermait sur lui-même. Notre relation nétait plus la même et javais la désagréable impression de ne plus avoir de contact.
« Psychose infantile »
Jai pris rendez-vous avec un psychiatre pour enfants qui a avancé lhypothèse dune « psychose infantile ». Elle ma conseillé un bilan psychologique. Renseignements pris, je me suis dirigée vers les services dun hôpital qui mont proposé un bilan psychologique sur une semaine. Résultat de ce bilan : Psychose infantile.
Suite à ce bilan, jai contacté un Professeur connu qui ma reçu à luniversité avec Henrik et son père. Nous avons été filmées pendant une heure et il nous a demandé une cassette où Henrik évolue de la naissance à 18 mois dans sa vie familiale. Déductions du Professeur : symbiose mère/enfant et psychose infantile. Mais sans plus de détails. Grâce à lintérêt que cet homme a porté à mon fils, Henrik a pu être reçu dans un Centre cmp, où il a vu un psychiatre avec et sans ma présence deux fois par semaine. Parallèlement, il voyait un orthophoniste deux fois par semaine. Ces démarches remplissaient le quotidien dHenrik, sans amélioration mais je supportais difficilement la conviction profonde dêtre responsable et coupable de létat de mon fils.
« Mon fils était ma victime »
Je subissais (je le sais que aujourdhui) avec répétition, des questions qui me concernaient moi et mon vécu. Jétais en « thérapie » mais pas Henrik. Javais « besoin de soins » et « mon fils était ma victime » « il subissait ma maladie ».
Le Centre ma permis dobtenir une place à un hôpital de jour (handicapés mentaux). Le premier entretien avec la psychiatre de lhôpital de jour ma donné de lespoir pour mon fils. Elle ma confirmé que je venais de disposer dune place rare pour Henrik, mais nos entretiens mensuels suivants tournaient tous autour de ma personne et de mon vécu. Elle me refusa le terme « autiste » en me disant quil ne fallait pas lui donner une étiquette qui lenferme. Persuadée quelle avait raison, je lui ai raconté ma vie et elle ma conforté dans la conviction dêtre totalement coupable. Aussi, tout aussi agressivement, jétais considérée comme une intruse lorsque je posais des questions sur ce quHenrik faisait à lhôpital.
« On me traitait de mère louve »
Jai toujours eu dénormes difficultés à intégrer Henrik au sein de ma belle famille. Complètement isolé, lenfant se renfermait sur lui-même au cours des réunions familiales. Cette même famille qui me traitait de mère louve, et possessive alors que tout simplement je moccupais de mon fils. Résultat une dépression, trois années de thérapie, et, un divorce.
Jai fait des recherches sur le Net ; je me suis inscrite dans plusieurs associations ; suis allée à des conférences traitant du sujet. Toutes ces démarches mont donné beaucoup despoir mais jétais toujours isolée
Jusquau jour où, jai eu le courage denvoyer un SOS par mail à lassociation « Léa pour Samy ». Depuis ce jour, je renais et nai quun but me battre pour les autistes et leurs mamans. Je suis profondément touchée et reconnaissante envers cette association qui a répondu immédiatement à mon SOS.
Aujourdhui à 15 ans, Henrik évolue dans un environnement adapté à ses besoins tant familialement que pédagogiquement a la maison. Nous appliquons la méthode aba (analyse appliqué du comportement) et Henrik progresse de jour en jour ; quel dommage que on ne nous avait pas fait connaître cette méthode avant ! Mon fils parlerai aujourdhui ! Mais nous regardons vers lavant maintenant et ce nest pas trop tard.
Henrik est malheureusement encore à lhôpital de jour en attendant une vrai structure pour laider à devenir un adulte autonome et digne ! »
Tina Oldenskov
Tél. : 06-27-05-57-90
La voix de l’enfant autiste Tél. : 01-47-00-47-83. FAX : 01-43-73-64-49
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