C’est avec tristesse et colère que je viens d’apprendre la mort d’une structure courageuse et militante, engagée aux côtés des milliers d’anonymes qui luttent contre les maladies orphelines. La fédération des maladies orphelines, seule association reconnue d’utilité publique en charge des maladies rares et orphelines, a rendu l’âme faute de financements à l’heure de la présentation du second Plan maladies rares. Ce qui semble incroyable c’est que cette association n’a jamais reçu un centime de la grande messe des maladies génétiques, le Téléthon. Voici dans son intégralité, la lettre de sa présidente,
« Madame, Monsieur,
Après bientôt 15 années dexistence et de combat, laventure de la Fédération des Maladies Orphelines (FMO) sachève dans la douleur et la tristesse.
Née du rêve et de lespoir portés par quelques parents désireux de faire sortir de lombre ces maladies méconnues et délaissées, la FMO a su fédérer les énergies, réunir les associations de malades, mettre en place des projets novateurs et imposer les maladies orphelines comme enjeu de santé publique. La fin de la seule association indépendante et reconnue dutilité publique en charge de la lutte contre les maladies rares et orphelines est inquiétante.
Dès la première heure, alors que jétais encore présidente de lAssociation française Gilles de la Tourette, jai rejoint la FMO, convaincue par limpérieuse nécessité dunir nos forces associatives et de faire entendre nos revendications. Jétais et je le suis toujours fondamentalement solidaire de lesprit qui a fait le souffle et la force de la FMO : le travail de proximité, lattention portée aux problématiques sociales, la volonté dapporter des réponses aux plus démunis dentres nous (malades isolés ou sans association). Cest tout cela que les malades et leurs proches perdent avec la disparition de la FMO.
La FMO traverse des difficultés financières qui ont fini par avoir raison de son combat, de ses projets et des espoirs quelle portait. Elue présidente en avril 2009, jai pris acte dune situation critique et engagé, avec le nouveau trésorier et le conseil dadministration, des mesures radicales pour sortir de la crise. Placée sous procédure de sauvegarde de justice, la FMO a réduit considérablement ses charges et resserré son champ daction. Malgré tous nos efforts et lénergie déployée par léquipe des salariés, la réalité simpose durement à nous tous : la liquidation judiciaire simpose.
Comment comprendre cet état de fait ? Quelles en sont les causes ? Plusieurs éléments de réponse sentremêlent.
En premier lieu : la FMO souffrait dune fragilité structurelle de ses ressources. Le développement de ses missions de service public reposait sur la seule générosité de ses donateurs (sans aucun soutien du Téléthon notamment) et de ses partenaires. Labsence de soutien du ministère de la santé prend dans ce contexte un relief amer, quelques centaines de milliers deuros de la part des pouvoirs publics nous auraient suffit pour vivre.
En second lieu : la FMO a connu un essor de ses missions sociales dès 2007, non compensé par les ressources financières.
En troisième lieu : le contexte économique actuel et la collecte de fonds engagée par une grande association sur ce même champ ont contribué à diminuer les dons.
Par-delà les regrets, la FMO naurait pas pu développer ses missions et se placer sur le terrain de linnovation sans le soutien précieux et fidèle de femmes et dhommes, dentreprises ou dassociations qui ont cru dans son combat et qui se sont battus à ses côtés pour faire advenir les projets quelle portait. Cest à eux que je souhaite madresser maintenant.
A vous, bénévoles, donateurs, mécènes et partenaires, grâce auxquels nos plus beaux rêves ont vu le jour ! A vous, qui avez uvré pour faire sortir ces maladies de lombre, pour défendre des idées nouvelles et pour relayer nos victoires et nos colères !
Je vous remercie tous infiniment et vous invite à poursuivre votre implication. A lheure du désengagement financier de lEtat, le monde associatif est plus que jamais dépositaire des solutions de demain. Il regorge de belles énergies et de combats importants.
Quant à moi, jadresse mes pensées à toutes les personnes atteintes de maladies orphelines isolées. La FMO était la seule à proposer écoute et accompagnement. Cette perte mest douloureuse mais je nourris lespoir que les personnes atteintes de maladies rares et orphelines et tous ceux qui sont touchés par cette cause se réapproprient et poursuivent ce combat sous une nouvelle forme ».
Marie-Christine Louppe
présidente
Merci beaucoup Claire pour cet article sur la fin de la FMO, du fond du coeur !
Je suis Evelyne LARGENTON, une des 7 administratrices de l’Association du Syndrome de Lowe (maladie orpheline atteignant 60 personnes en France, qui touche mon petit neveau Mattéo de 7 ans).
Je n’ai pas de mot devant l’indifférence totale de cette disparition… Je tente avec mes petits moyens de trouver un parrain pour le Syndrome de Lowe pour essayer de passer le barrage des émissions télévisées…sans un parrrain de renon toutes les portes sont closes et ne nous permettent pas de participer à un jeu pour tenter d’obtenir des fonds pour la recherche, ou pour organiser une rencontre des familles tous les 2 ans.
La FMO nous aidait, pour ma part depuis 6 ans j’enrolais tous les jeunes de ma famille pour participer aux journées « nez Rouges » dans le centre commercial de Cergy¨Pontoise, nous récoltions environ 1500 euros qui nous aidaient bien….même ça nous ne pourrons plus le faire…
Je vais continuer le combat, nous sommes diminués mais nous conservons nos forces pour ce combat contre l’indifférence.
Merci à vous.
EVELYNE LARGENTON
06 60 71 42 55 / 01 39 78 32 50
eve.surf@neuf.fr
ASL http://www.syndrome-lowe-org /
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