
Depuis ce vendredi 29 novembre 2024, vous pouvez faire renouveler en pharmacie à titre exceptionnel les médicaments et dispositifs médicaux nécessaires à la poursuite d’un traitement chronique. Un Décret publié ce jeudi au Journal Officiel étend en effet à trois mois (maximum) la possibilité pour le pharmacien d’officine ce renouvellement d’ordonnance et ce « afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient ». Ce « renouvellement complémentaire exceptionnel » s’effectue par délivrances successives d’un mois. Certains médicaments restent exclus du dispositif comme les anxiolytiques, les hypnotiques ou les morphiniques.
Si elle réjouit la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette nouvelle possibilité donnée aux officinaux a fait bondir l’Union française pour une médecine libre (UFML-Syndicat). Son président, le Dr Jérôme Marty, cité par le Quotidien du médecin, appelle ses troupes à ne pas accepter « cet ersatz de médecine », et à paramétrer leur logiciel afin d’ajouter la mention : « Toute délivrance pour une durée supérieure à celle indiquée sur l’ordonnance est sous la seule responsabilité du pharmacien. »
De son côté, MG France, toujours dans les colonnes du Quotidien du médecin, met en garde le gouvernement contre une évolution qui pourrait même être « dangereuse ». « Pour mes patients chroniques polymédiqués, témoigne le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint du syndicat, il n’y a quasiment pas une consultation de renouvellement où il n’y a pas de changement de posologie et de traitement ! La situation médicale de nos patients est mouvante et nos ordonnances aussi ».
Pour le patient des zones rurales et des déserts médicaux, cette possibilité offerte d’obtenir le renouvellement d’une prescription est une avancée bien sûr, mais cette mesure « pansement » témoigne surtout des insuffisances du système de santé français qui n’offre plus à ses résidents l’accès rapide à un médecin.
